Foto: Benjamin Reusser
Foto: Benjamin Reusser

Zurich

Né à Zurich en 1976, Fabian Gysling est attiré très tôt par le mouvement. Passionné de skateboard depuis l’âge de 9 ans, c’est avec ce sport qu’il commence à s’intéresser à l’analyse des gestes : il cherche à comprendre les techniques en les décomposant et observe la complexité des enchaînements, l’orientation du corps, l’équilibre, les forces et les dynamiques.  C’est avec cette même précision qu’il entreprendra plus tard le Tai-Chi. 

 

Le Clown

Pendant sa formation d’enseignant à l’école normale, Fabian participe à des ateliers de théâtre. C’est dans ce cadre qu’il rencontre Thomas Scheidegger et qu’il s’inscrit à son premier cours de clown. Il se découvre alors une passion pour l’improvisation et l’expression artistique. A cette même période, il crée le duo de clown « Brutal Spontan » et présente ses premières créations dans la rue, puis sur scène.

La conscience du mouvement

Fabian veut approfondir ses connaissances sur les lois et les règles qui régissent le théâtre. Il participe donc à d’autres cours de clown et commence le Tai-Chi, un moyen idéal de compléter sa formation. A l’issue de sa première année de pratique, il prend en charge le groupe de débutants. Enthousiasmé par la précision des mouvements et la respiration consciente, il s’en sert de plus en plus tant pour le skate que pour jouer sur scène.

 

Le professeur

A l’âge de 21 ans, il enseigne à l’école de Dentenberg, un internat pour jeunes enfants souffrant de troubles du comportement. Les classes où se mélangent tous les niveaux lui permettent d’acquérir une riche expérience humaine et pédagogique. Il établit rapidement des liens avec des jeunes parfois fortement traumatisés et leur propose très vite des ateliers de théâtre, qui permettent une nette amélioration de l’ambiance de la classe et de la qualité de l’enseignement.

 

Lecoq ou Lassaâd

L’idée d’une formation théâtrale solide ne lâche pas Fabian. En 1999, après deux années d’enseignement, il postule à l’École Internationale de Théâtre Jacques Lecoq à Paris. Au même moment, il apprend que Lecoq vient de décéder ; les inscriptions sont en suspens. Fabian rencontre alors un vieil ami qui lui parle d’une formation à Bruxelles. Il décide de postuler aussi à l’Ecole Internationale de Théâtre Lassaâd. Dans la boîte aux lettres, il trouvera deux réponses positives. Le choix est fait, ce sera Lassaâd.

 

Lassaâd

Dès le premier cours, Fabian est impressionné par le style d’enseignement de Lassaâd, par son calme, sa précision, sa profonde conviction vis-à-vis de la pertinence de la matière qu’il enseigne ainsi que par la confiance qu’il témoigne à chaque élève. Ce contexte particulier permet à Fabian de se concentrer aussi bien sur l’aspect pédagogique que sur le contenu de la formation. Une idée émerge, comme une révélation : Fabian en est convaincu, il ouvrira un jour son école de théâtre. Avec une profonde passion, il se plonge durant deux ans dans cet univers captivant et enthousiasmant. Les cours très complémentaires d’Alain d’Ursel (conscience du corps à travers le mouvement), Hung van Dong (acrobatie et combat au bâton), Luc de Wit (Feldenkrais) et Lassaâd (improvisation, jeu et masques) comblent profondément Fabian.

 

La troisième année

Cette ‘année pédagogique’, si elle existe bel et bien sur le papier, semble être un mythe. Depuis plusieurs années déjà, et ceci malgré de nombreuses demandes d’élèves, personne n’y est admis. Alors qu’il est de retour en Suisse, Fabian appelle Lassaâd et l’interroge au sujet de cette troisième année mystère. Deux mois plus tard, il repart pour Bruxelles afin de se former. Peu ou pas de paroles échangées. Comme une éponge, Fabian absorbe tout ce qu’il observe et ressent.

 

Bruxelles-Berne-Bruxelles-Berne

En 2002, Fabian est de retour à Berne. Pendant une année, il joue, chante, enseigne, met en scène et écrit sa première pièce de théâtre. Cependant, l’école de Bruxelles continue à occuper son esprit. Il décide de rejoindre l’équipe pédagogique à LASSAÂD pour enseigner l’improvisation et le masque neutre. Fabian semble être arrivé au but qu’il recherchait. Cependant, la proximité avec Lassaâd et le profond attachement qu’il éprouve à son égard fait douter Fabian de sa propre authenticité. Il est à la recherche de son propre style, de sa propre approche. Il peine à prendre de la distance afin de pouvoir enseigner librement. Il décide de repartir vers de nouveaux horizons. Après quelques mois à Vienne, Fabian revient en Suisse et travaille comme professeur de théâtre, acteur, pédagogue et metteur en scène indépendant.

 

Un florissement de projets

Fabian réalise régulièrement des projets en Suisse Romande, pour ne pas perdre l’usage de cette langue devenue si familière. Il travaille sur de nombreuses créations et mises en scène avec des personnes de tout âge et de tous horizons. En 2005, il co-fonde sa première compagnie professionnelle : « Fool’s Proof Theatre ». De 2010 à 2012, Fabian est engagé comme pédagogue au théâtre « Junges Schauspielhaus » à Zürich. Fabian participle à l’implantation du MUS-E Project de Yehudi Menuhin à Zürich pour propager la culture auprès des écoliers zurichois. Dans ce cadre, il familiarise les enfants au théâtre et à la musique. En 2009, grâce à Barbara Balba Weber, il rencontre Sol Gabetta pour un premier Familienkonzert sur Chostakovic. Pour l’un et pour l’autre, c’est une découverte : ils se découvrent ensemble une véritable hamronie. Depuis, ils jouent ensemble, elle avec son violoncelle et sa musique, lui avec son univers de masques, dessins, textes, objets, marionettes, etc. La même année, il se rend à Abano Terme pour se former à la construction de masque au Seminario Internazionale della Mascara avec Donato Sartori.    

 

Naissance de l’Ecole Gysling

En novembre 2012, après être fraîchement arrivé à Lausanne, Fabian trouve le lieu idéal pour son école. Un nouveau chapitre de son aventure commence. En 2014, il reçoit ses premiers élèves pour le premier voyage de l’Ecole Gysling.

 

 

Zürich

Geboren 1976 in Zürich liebt Fabian Gysling bereits als kleiner Junge alles, was sich bewegt. Rollen und Räder haben es ihm besonders angetan und so erstaunt es nicht, dass er mit neun Jahren anfängt intensiv Skateboard zu fahren. Ein Sport, den er bis heute pflegt.

 

Der Clown

Bereits während der Ausbildung zum Primarlehrer spielt Fabian Gysling regelmässig in Theatergruppen und besucht mit 17 Jahren den ersten Clownkurs bei Thomas Scheidegger. Dort entdeckt er seine Leidenschaft für die Improvisation und die Kunst, aus dem Nichts etwas zu kreieren. Mit seinem ersten Clownduo «brutal spontan» wagt er den Schritt auf die Strasse und die Bühne mit eigenen Geschichten.

 

Bewusst bewegen

Doch Fabian Gysling will mehr wissen über die Regeln und Gesetze der Bühne. Er besucht einen weiteren Clownkurs und findet für sich die ideale Ergänzung im Tai-Chi. Nach nur einem Jahr Unterricht, leitet er die Anfängergruppe. Begeistert von den präzisen Abläufen und der bewussten Atmung verändert er seine Bewegungen auf dem Skateboard und auf der Bühne. 

 

Der Lehrer

Mit 21 Jahren unterrichtet er als jüngster Lehrer im damaligen Schulheim Dentenberg, einem Internat für verhaltensauffällige Jugendliche. In den mehrstufigen Klassen sammelt er die wertvolle Erfahrung, was es heisst, Pädagogik zu leben. Sofort gelingt ihm der Zugang zu den teilweise stark traumatisierten Jugendlichen und er beginnt mit ihnen Theater zu spielen. Die positiven Auswirkungen auf den Schulunterricht und das Klassenklima sind enorm.

 

Lecoq oder Lassaâd

Doch der Wunsch nach einer soliden Theaterausbildung lässt ihn nicht los und so bewirbt sich Fabian Gysling nach zwei intensiven Jahren unterrichten 1999 an der École internationale de théâtre Jacques Lecoq in Paris. Bei der ersten Kontaktaufnahme mit der Schule erfährt er, dass Lecoq vor wenigen Tagen verstorben ist, die Ausbildung jedoch weiterhin bestehe. Kurz darauf trifft Fabian Gysling einen alten Bekannten, der ihm von der Ausbildung in Brüssel erzählt, worauf sich Gysling auch bei der École internationale de théâtre LASSAÂD bewirbt. Mit einem Tag Unterschied erhält er die Zusagen beider Theaterschulen. Aus dem Bauch heraus entscheidet er sich für Lassaâd und sagt Paris ab.

 

Lassaâd

Der Wechsel vom Lehrer wieder zurück zum Schüler ist zu Beginn der Ausbildung nicht immer ganz einfach für Gysling. Beeindruckt von Lassaâd’s Unterrichtsstil, seiner Ruhe und Präzision, seiner Kraft und Überzeugung in die Materie und den Glauben an jeden einzelnen Schüler, ist Fabian Gysling ebenso konzentriert auf die Pädagogik wie auf die Inhalte der Ausbildung. Er weiss sofort, das will ich auch! Mit Leidenschaft taucht er während zwei Jahren in neue Welten, die ihn eine nach der anderen fesseln und begeistern. Die komplette Ausbildung mit Alain d’Ursel (Bewusstsein des Körpers durch Bewegung), Hung van Dong (Akrobatik und Stockkampf), Luc de Wit (Feldenkrais) und Lassaâd (Improvisation/Spiel und Masken) hinterlässt eine tiefe Befriedigung und Gysling fühlt sich endlich zu Hause. 

 

Das Dritte Jahr

Das Pädagogische Jahr existiert zwar auf dem Papier, scheint aber ein Mythos zu sein, denn seit vielen Jahren wurde trotz Anfragen kein Schüler mehr zugelassen. Zurück in der Schweiz, ruft Fabian Gysling Lassaâd an und fragt ihn für das Dritte Jahr. Zwei Monate später sitzt er wieder in Brüssel und assistiert dem pädagogischen Team als Einzelschüler während einem Jahr. Gesprochen wird wenig bis nichts, Gysling saugt alles auf wie ein Schwamm und unterrichtet Ende des Jahres seine ersten Stunden an der Schule.

 

Brüssel-Bern-Brüssel        

Glücklich aber erschöpft kehrt Gysling zurück nach Bern und erholt sich von den starken Eindrücken der letzten Jahre. Er spielt, singt. unterrichtet, führt Regie und schreibt sein erstes Theaterstück. Doch irgendwie lässt ihn die Schule in Brüssel keine Ruhe, er fühlt sich nicht am richtigen Platz in der Schweiz und so kehrt Gysling 2003 wieder zurück nach Brüssel, wo ihm Lassaâd den Wunsch erfüllt, Improvisation und Neutrale Maske zu unterrichten. Scheinbar angekommen an seinem Ziel ist Fabian Gysling innerlich zerrissen. Er sucht seinen eigenen Stil, seine Art zu lehren. Doch es gelingt ihm nicht auf Anhieb. Die Nähe zu Lassaâd, diese starke Verbundenheit seit der ersten Begegnung mit ihm, lassen Gysling zweifeln an seiner eigenen Authentizität. Er schafft es nicht, sich zu lösen und frei zu unterrichten und entscheidet sich bereits nach drei Monaten die Segel erneut zu setzen. Lassaâd wünscht ihm gutes Gelingen, sie halten Kontakt.

 

Foto: Sven Laucke
Foto: Sven Laucke

Aufbruch zu neuen Horizonten

Fabian Gysling strandet in Wien. Ausser als Schauspieler in einem Film und einer Kunstinstallation lässt er in Wien bewusst die Finger von Theaterprojekten. Er arbeitet zehn Monate im «Café Europa» im Service, Nachtschichten. Wieder zurück in Bern startet Gysling seine selbständige Tätigkeit als freier Theaterlehrer, Schauspieler und Regisseur. Er sucht sich immer wieder Projekte in der Französischen Schweiz, um die mittlerweile sehr vertraute Sprache nicht wieder zu verlieren. 

Bis heute erarbeitet er in der ganzen Schweiz eine Vielzahl an Kreationen, Regiearbeiten und Auftritten mit verhaltensauffälligen Jugendlichen, psychisch angeschlagenen Erwachsenen, Laienschauspielern, Profis, Kindern und Musikern. Er ist Mitbegründer von «Fool’s Proof Theatre», trennt sich aber nach zwei Produktionen wieder von der Truppe um seinen pädagogischen Weg weiter zu gehen. 2010 bis 2012 arbeitet Fabian Gysling unter anderem in Zürich am Jungen Schauspielhaus als Theaterpädagoge. Er bringt Kindern Theater und Musik näher als ehemaliger Künstler im MUS-E Projekt von Yehudi Menuhin und spielt regelmässig mit Sol Gabetta Kinderkonzerte. Im Sommer 2014 ist er mit ihr am Schleswig-Holstein Musik Festival eingeladen.


Bedürfnis nach Kontinuität

In Tavannes, wo er von 2005 bis 2009 die Jugendtheatergruppe «Les Royalties» leitet, entsteht der Wunsch nach mehr Kontinuität in seiner Arbeit. Die eigene Schule ist nur noch eine Frage der Zeit. Frisch in Lausanne angekommen, findet er im November 2012 sogleich einen geeigneten Raum für seine Schule. Das Abenteuer geht weiter.